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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

mauvaises ; les contrats avaient mal réussi. La principale source de leur revenu, c’est-à-dire la fortune et les terres laissées par le prince Xavier à sa sœur, était encore en litige, et le partage avec le prince-évêque traînait en longueur. Sylvestrowicz refusait de régler les revenus en retard depuis deux ans et consentait seulement à payer l’intérêt des sommes arriérées. Hélène devina une partie de cela au récit très bref et un peu embarrassé de son mari, et profita de la découverte pour tenir plus ferme les rênes de l’administration intérieure de la maison.

Leur tranquille existence recommença, et au bout de quelques mois, la naissance d’un fils, le petit Alexis, vint mettre le comble à ce bonheur déjà si complet.

Hélène concentra sur cet enfant toute la puissance de tendresse maternelle restée cachée au fond de son cœur et s’abandonna passionnément à ce sentiment nouveau que la petite Sidonie n’avait point fait naître. Pendant les absences du comte, elle ne quittait Alexis ni le jour ni la nuit. Sa sollicitude pour ce petit être, né faible et délicat, était sans bornes. Elle le veillait elle-même, trouvant la surveillance d’une nourrice et de trois femmes insuffisante pour