» C’est le cœur bien triste que je t’écris : point de lettres. J’ai passé la journée au supplice : mes femmes m’ont demandé la permission d’aller à la comédie et à la redoute, je le leur ai permis : qu’elles s’amusent, elles n’ont pas comme moi des peines qui les en empêchent ! Je ne me suis ni habillée, ni n’ai vu mon enfant de la journée ! On ne me l’a pas amené, car on sait que quand je ne reçois pas de lettres, je suis inabordable ; aussi elles m’approchent toutes avec des visages allongés et Françoise m’a avertie pour souper comme elle m’aurait invitée à un enterrement.
» Bonsoir, mon cher Vincent, si je suis encore demain sans lettre, je ne sais pas ce que je ferai…
» P.-S. — Le chat d’Isabelle vient de venir me rendre visite, je l’ai fait manger et je le lui ai renvoyé en lui faisant dire que je lui avais donné à souper et qu’il fallait qu’elle le fit boire : ce pauvre chat était affamé. — Moi, je suis aussi un pauvre chat qui ne mange guère depuis ton départ ! »