» Elle fut un jour chez la duchesse d’Orléans dans un équipage superbe, que Louis XV lui avait donné ; la duchesse la pressa de lui dire qui pouvait lui avoir fait ce présent. « Je vous assure, » madame, lui dit-elle, que ce n’est pas M. de***. » Et elle nomma l’amant de la duchesse.
Elle sort d’ici, voilà son costume, il est inouï ! une douillette de soie blanche bordée de peluche rose pâle, une mante de taffetas bleu ciel, un chapeau de velours noir doublé de blanc rosé ! Elle a retiré sa mante et son chapeau et s’est coiffée d’un petit bonnet de tulle orné de roses. Elle a plus de quatre-vingts ans. Sans son esprit, elle serait ridicule. »
La comtesse d’Andlau, fille du célèbre Helvétius, occupait aussi une place importante dans le salon de la comtesse. « Elle aurait été fort jolie sans un de ses yeux qui ne voyait point, sans qu’on s’aperçût au premier moment d’aucune différence entre les deux, mais cela donnait à son regard quelque chose de vague et d’inquiet. Elle avait beaucoup de grâce, d’esprit et de bon sens et ses principes ne ressemblaient en rien à ceux de son père et des philosophes dont il était le protecteur. » Les Polignac et M. et madame de Boufflers figuraient au nombre des amis