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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


LA PRINCESSE SIDONIE À LA COMTESSE HÉLÈNE


« Vienne.


» Votre lettre m’a fait doublement plaisir, chère maman. Elle m’annonce que je vous verrai dans peu ; ma tante Clary se réjouit, s’il est possible, presque autant que moi : Elle se fait une vraie fête de vous revoir. Combien de fois ne me parle-t-elle pas de vous ? Comme on voit qu’elle vous aime ! Quoique je sois bien triste de quitter ma grand’maman et mes tantes, je vous assure, ma chère maman, que-je ne puis plus attendre le moment de parlir pour Tœplitz ; il me semble que jamais printemps n’a duré si longtemps. On s’amuse fort bien à Vienne en ce moment-ci : on fait des parties au Prater[1] (dont sûrement vous vous rappelez) qui sont charmantes, on ne laisse passer aucun jour de l’an ou de naissance de quelqu’un sans jouer des proverbes ou faire de la musique, danser, etc. On a joué une comédie, et un opéra chez ma tante Clary, il y a deux jours ; tout cela réussit toujours très bien. Mais c’est la description que vous faites des plaisirs de Paris qui fait venir l’eau à la bouche !

  1. Le Prater était la promenade favorite des Viennois.