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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

» Adieu, ma chère, bien chère maman, il est inutile de vous répéter que je vous adore, je vous l’ai dit assez souvent ; je vous prie de vouloir bien ne pas m’oublier auprès de M. le comte Potocki.

» Ma grand’maman me charge de vous faire mille compliments. Madame de Bœsner m’a aussi bien recommandé de ne pas l’oublier. »

Tout marchait à souhait, les obstacles sérieux étaient aplanis, quand un incident bien simple en apparence faillit tout rompre.

Au moment où le comte s’apprêtait à partir pour Tœplitz avec son fils, un mot du prince de Ligne vint lui apprendre que les Clary retardaient de trois semaines leur arrivée ; et il résolut d’utiliser ce délai en partant lui-même pour Brody. Or, en quittant Brody, il avait affirmé à Hélène qu’il n’y retournerait pas avant deux ans, leurs affaires étant parfaitement arrangées. Avait-il un motif secret pour entreprendre ce voyage ? L’urgence des affaires cachait-elle le désir de revoir cette Karwoska, objet constant de la jalousie d’Hélène ? Nous l’ignorons ; nous savons seulement que le retard des de Ligne était parfaitement vrai. Voici une lettre du prince qui en fait foi :