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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


LA COMTESSE HÉLÈNE AU COMTE VINCENT


« Paris, ce 4 juillet


» Quel coup tu viens de me porter ! je ne sais si j’existe ni où je suis, rien ne me le rappelle que la sensation douloureuse que j’éprouve ! Tu pars, après tout ce que tu m’as promis et tu pars, pourquoi ? pour avoir mal choisi celui que tu as mis à la tête de tes affaires, malgré tout ce que j’ai pu te dire. Tu te laisses effrayer par des chimères ! En second lieu, ce voyage fera assurément manquer le mariage projeté, l’entrevue se fera sans toi, il se trouvera des personnes qui ayant l’air de le désirer feront naître des obstacles. Toujours tu fais les choses qui nuisent le plus à tes projets et tu me mets au désespoir, puisque jamais je ne puis compter sur une de tes promesses… Ce qu’il y ade bien sûr, c’est que je regarde le mariage comme tout à fait rompu, il semble qu’un mauvais génie t’inspire pour prendre un mauvais parti, dans tout ce qui peut faire ton bonheur et le mien !… Je finis, je suis trop désespérée pour te parler d’autre chose. Je t’adresse cette lettre à Brody, il y règne moins de désordre que dans