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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

visite à la princesse Sidonie ; il l’avait trouvée fort affligée de la maladie de sa mère, et désolée de son absence le jour de son mariage. « Peut-être, dit-il à sa mère, l’indisposition de la comtesse n’est-elle pas la seule cause de son absence ? » — La Grande-Chambellane ne répondit pas et rentra dans sa chambre. Une heure après elle fit appeler son fils, et lui remit un paquet à l’adresse de son père. Ce paquet contenait une lettre à la princesse Hélène, lui exprimant en quelques lignes très simples l’espérance que son indisposition ne l’empêcherait pas d’assister au mariage de leurs enfants, puis un mot pour le comte :

« Je n’ai pu soutenir la pensée de causer un chagrin à la princesse Sidonie et à notre fils, un jour qui doit être le plus heureux de leur vie, je ne veux pas retarder par ma faute la joie que se promet la jeune princesse de connaître sa mère. Mon cœur s’est réjoui depuis un mois de la vue de leur amour, cela doit me suffire ; je resterai chez moi le jour de leur mariage, je prierai pour eux, mes vœux seuls les accompagneront. »

Le comte fut réellement touché jusqu’au fond du cœur en lisant ce billet ; il savait ce qu’une semblable démarche coûtait à la Grande-Chambellane. Il se rendit chez elle dans l’après-dîner,