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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

et lui exprima avec vivacité ses remerciements, lui dit qu’il avait expédié sa lettre à la comtesse, ajoutant que lui-même ne l’engageait pas à venir, que les choses étant arrangées ainsi, il était préférable de les laisser telles.

Le soin avec lequel le comte a consigné tous ces détails, et conservé les lettres d’Anna, montre clairement qu’il était flatté de l’amour qu’il lui inspirait encore ; et, tout en ne voulant pas jouer avec elle le rôle d’amoureux, il est évident qu’il fit avec sa conscience un accommodement. Pendant le temps qu’il lui restait à passer à Tœplitz, il se montra en public d’une réserve et d’une courtoisie parfaites avec elle ; mais lorsque le hasard amena un tête-à-tête, il y mêla une nuance de tendresse qui ne lui coûta guère, et qui gonfla de joie le cœur de la pauvre Anna. « J’ai eu, écrivait-elle à son frère, quelques jours heureux que je n’osais pas espérer. »

Enfin la réponse d’Hélène arriva ; elle refusait de venir, comme on pouvait s’y attendre ; mais, flattée de la démarche de la Grande-Chambellane, elle lui écrivait une lettre fort aimable ; cet incident se termina ainsi pour le mieux.

Le comte avait mis le temps à profit pour traiter avec le prince de Ligne la question