Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/411

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
403
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

ne disait mot ; peu à peu, enhardie par les prévenances de son beau-père et la gaieté de sa mère qui avait passé des pleurs à la joie, elle se mit à conter très drôlement leur séjour à Vienne et la représentation d’Agar au désert. Hélène buvait ses paroles et, reportant ses yeux de sa fille à son mari, elle lisait avec bonheur sur la physionomie de celui-ci le plaisir qu’il prenait au récit de Sidonie.

Après le dîner, le jeune couple remonta dans son appartement. Hélène fit compliment au comte de la distinction et de l’aimable physionomie de François. I] répondit : — Cela est vrai, mais je trouve notre fille délicieuse. « Là-dessus, je lui ai sauté au cou ! » écrit Hélène.

Le lendemain la comtesse eut voulu montrer sa fille à tous ses amis à la fois, mais il faut dire qu’avant même l’arrivée de Sidonie, la première personne à laquelle elle pensa fut sa bonne, la vieille Bathilde Toutevoix : « J’avais fait engager d’avance ma bonne à déjeuner pour lui montrer ma fille dès le lendemain de son arrivée. »

On pense bien que l’admiration de Bathilde pour la fille d’Hélène s’exprima dans des termes qui ne laissèrent rien à désirer.