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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

idée suffisante des rapports affectueux qui existaient entre la mère et la fille. Tout semblait promettre à Hélène le bonheur après lequel elle soupirait depuis si longtemps, mais il eut fallu pour en jouir arracher de son cœur la passion qui l’occupait presque en entier, la jalousie qui s’emparait d’elle au moindre soupçon, l’impétuosité violente que les années n’avaient pu calmer et qui devait durer autant que sa vie.

Au mois d’août 1809 le comte Vincent partit pour la Pologne où, comme toujours, de nombreuses affaires l’attiraient, Hélène, malgré son serment de ne pas laisser son mari entreprendre ces voyages seuls, se décida à rester à Paris, car la comtesse venait d’acheter le beau château de Saint-Ouen[1]. Il fallait en organiser l’installation, chose en laquelle la comtesse était passée maîtresse. Elle resta donc seule avec Sidonie, dont le mari suivait le maréchal Davout. Ces dames, ainsi que la famille Badens et mesdames Jean et Antoine Potocki, nièces du comte Vincent, allèrent s’établir à Saint-Ouen.

  1. Le château de Saint-Ouen (arrondissement de Saint-Denis), situé sur une élévation près de la rive droite de la Seine, était un ancien château royal, entouré d’un pare superbe.