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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Il n’y a que la confusion et les ruades des chevaux quand on monte et descend du sien qui soient désagréables, c’est plus dangereux qu’une escarmouche de hussards. »

« J’arrange encore avec assez de coquetterie mon collier et mes rubans. C’est ce que Roger de Damas appelle si drôlement et d’une manière si aimable, le bouquet de l’honneur. »

Cependant, malgré ces apparences de force et de jeunesse, l’âge approche où il faut finir. Le prince en parle sans effroi et avec une tranquille philosophie.

« On est injuste envers la mort, en la peignant comme on le fait. On devrait la représenter comme une femme âgée, bien conservée, belle, douce, auguste et calme, les bras ouverts pour recevoir quelqu’un. Il faudrait la placer dans un grand jardin plein de pavots, sur un port, l’entourer de divans et lui donner l’empreinte du repos éternel après la vie inquiète et orageuse. »

Au moment de l’arrivée de son petit-fils, les jours du prince étaient comptés. « Je le rencontrai, dit Graeffer, à l’automne de 1814, il se promenait à pied et portait l’uniforme de feld-maréchal, sans paletot, l’habit ouvert, culottes courtes, souliers minces et bas de soie, son cha-