Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/476

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
468
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

peau sous le bras, sa belle tête de volcan d’esprit chancelait un peu, ccla m’effraya et je remarquai avec terreur que sa démarche était lourde et incertaine. »

Toujours dur envers lui-même et ennemi de tout sybaritisme, le prince en négligeait trop les soins nécessaires à un âge avancé et n’avait jamais donné à son corps fatigué par les veilles et les fêtes le repos qui lui était nécessaire. Dans les premiers jours de décembre, il assistait à un grand bal : il faisait une chaleur extrême dans les salons et il eut l’imprudence de sortir sans manteau plusieurs fois dans la soirée par un froid de dix degrés, pour aider quelques dames à monter en voilure. La nuit suivante, il prit la fièvre, dut rester au lit, et un fort érésipèle à la nuque se déclara.

Il ne s’inquiéta point de sa maladie et dit à sa fille Christine, qui avait l’air soucieux : « Tu sais que je n’ai pas l’habitude de quitter le théâtre au moment intéressant, je veux voir comment le congrès se débrouillera. »

Le 8 décembre, il reçut encore des visites, le docteur Malfatti, l’un des plus célèbres médecins de Vienne, venait deux fois par jour. Ses filles ne le quittaient pas un instant.