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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

pour toi et sur ce que, s’il savait que nous ne nous aimions pas assez pour nous rendre heureux, il préférait que nous nous séparions et qu’il se chargeait de te trouver un mari digne de toi ; qu’il te regardait comme sa fille et te laisserait un bien qui, quoique entamé, serait encore considérable.

» Le major lui répondit que je n’avais besoin ici que d’être guidé par la tendresse que j’avais pour toi, et que l’intérêt y entrait pour si peu qu’il était charmé de trouver l’occasion de lui dire ce dont il était expressément chargé, que nous ne lui demanderions jamais rien et abandonnerions le tout à sa volonté. Cette confiance a paru le flatter et il dit : « Ne parlons pas d’affaires à présent, j’espère qu’ils seront contents de moi. » Tu vois, chère Hélène, que cela va bien. Je pars samedi pour aller mettre à tes pieds mon amour et ma constance ! »


Pendant que le comte, à Dubno, s’efforçait d’accélérer l’exécution du divorce, une crise politique de la plus haute gravité se préparait en Pologne et devait amener des difficultés imprévues et une catastrophe plus imprévue encore. Il faut nous reporter au moment où la comtesse quitta