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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/118

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empochant les trois pièces. Dire qu’une charogne de chien… mais s’il revient, je lui casserai les reins !

— Avise-t-en, conseilla Lisée et tu verras s’il se trouve à Rocfontaine un juge de paix pour des queues de prunes.

Dis donc, rappela-t-il à la vieille fille qui s’en allait, emportant sa volaille, mais je l’ai payée ta poule et assez cher, je crois ; j’ai bien le droit de la garder, il me semble. Fais-moi le plaisir de la laisser ici, hein !

— Oh ! comme tu voudras, je voulais l’encrotter.

— Je m’en charge, répliqua le chasseur qui aussitôt commanda à sa femme de la plumer sans délai et de la mettre à la casserole. Ça fera un plat de plus et Philomen en profitera, ajouta-t-il.

La Guélotte, faute de pouvoir se dégonfler, écumait de rage, en oubliant le cochon qui grognait toujours dans son sac. Sans prendre garde à elle, Lisée le reprit sous son bras pour le porter à sa hutte. Il lui versa immédiatement dans l’auge son manger et, après s’être assuré qu’il avait une litière abondante, il revint à la cuisine.

Philomen entrait justement.

— Je pense bien, affirma la Guélotte, d’un