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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/128

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séparer. Attendons un peu ! Je vais avoir l’œil sur lui dorénavant et, dès que je le verrai loucher du côté des gélines, je lui flanquerai la correction pour bien lui faire comprendre qu’il n’y doit pas toucher.

Philomen arrivait, ému par la rumeur publique et les bruits contradictoires qui affirmaient d’une part que Miraut avait étranglé toutes les poules de la Phémie, de l’autre que quoiqu’un (on ne disait pas qui) lui avait tranché une patte d’un coup de serpe.

Lisée remit les choses au point et Philomen réfléchit :

— Mon vieux, exposa-t-il sans autre préambule, cette histoire-là est bien emm… bêlante. Dès qu’il manquera une poule quelque part, tu peux être sûr qu’on accusera ton chien et il aura beau être innocent, tu pourras prouver qu’il n’est pour rien là-dedans, que ce n’est pas possible, on voudra absolument que ce soit lui qui ait fait le coup. J’en connais même qui seraient assez fripouilles pour zigouiller les poules du voisin ou même les leurs, les boulotter et venir ensuite accuser ton chien du massacre.

— Tu vois bien que tout chacun va nous tomber dessus, appuya la Guélotte.

— Oui, mon vieux, tâche d’avoir l’œil. Mais, tu sais, d’un autre côté, il est bien rare qu’un