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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/148

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Ils n’ont pas besoin, ceux-là, de philosophes pour leur enseigner le stoïcisme.

Si grand que fût le désarroi physique et moral de Miraut, il ne se plaignit jamais, même le jour où la Guélotte, qui n’avait point désarmé et souhaitait de tout cœur sa crevaison prochaine, profita d’une absence de Lisée pour le jeter brutalement dehors.

Violemment, à coup de savates, elle te le balaya, comme elle disait, de son plancher, espérant qu’elle en serait pour tout de bon débarrassée bientôt.

Il ne faisait pas froid ce jour-là, heureusement, et la rentrée du braconnier provoqua la rentrée du chien.

Cependant, Lisée se désespérait. Il passait de longues heures à côté de son Miraut, lui prenant la tête dans les mains, le caressant, le recouvrant d’un vieux tricot, le bordant comme un gosse, lui desserrant les mâchoires pour le contraindre à avaler quelques gorgées de lait ou quelques bouchées de viande que la pauvre bête, souvent, revomissait presque aussitôt.

Mais ni soins, ni remèdes n’agissaient. Il n’y a rien à faire contre la maladie ! La maladie, mot vague et indéfini comme les troubles qu’elle provoque ! D’où vient-elle ? on ne sait pas. Comment la guérit-on ? On ne sait pas non plus.