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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/150

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par endroits des taches roussâtres, se boulonnait, devenait pustuleuse et croutelevée, tellement, disait la Guélotte, que c’était une dégoûtation de garder une pareille charogne dans la chambre du poêle.

Le Velrans insista.

Kalaie ne demandait rien pour sa peine : il gardait le chien une huitaine, le soignait dans le plus grand mystère et au bout de ce temps vous le rendait, parfaitement guéri. C’était un secret, un secret qu’il tenait de son grand-père, lequel reboutait aussi les entorses et arrêtait les dartres et qui se perpétuait dans la famille.

Pas plus que les autres paysans qui connaissent d’autres secrets pour d’autres guérisons, pourvu qu’on ait la foi, il ne consentait à le confier à personne et ne demandait pas qu’on lui amenât des bêtes ; mais il n’avait jamais refusé d’en soigner une et — ceci faisait partie sans doute des règles à observer pour obtenir la guérison — ne voulait jamais, jamais, en aucun cas, accepter d’argent comme rétribution.

L’après-midi même, Lisée attela Cadi à la voiture de Philomen et conduisit Miraut à Velrans. Il alla remiser le cheval dans l’écurie de Pépé, qui lui confirma les dires du voyageur, et tous deux menèrent Miraut chez le miraculeux guérisseur.