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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/157

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chiens de chasse, une demi-douzaine de vieilles casseroles de rebut et quelques arrosoirs de réserve à leur attacher quelque part.

— Pour l’heure, expliqua Philomen, je ne crois pas qu’elle coure de risques, le train de derrière grossit un peu et le sexe se montre, mais tant qu’elles n’ont pas fait sang, elles ne se laissent généralement pas grimper, je dis habituellement, car dans ces sacrées affaires de… chose, on ne peut jamais être sûr de rien.

— Oui, goguenarda Lisée, c’est la bouteille à l’encre… rouge.

Miraut avait repris sa situation dans la maison de son maître, c’est-à-dire que, si le patron le choyait avec la tendresse d’un père ou même d’un grand-père, la patronne, elle, le rossait avec l’énergie d’une marâtre et qu’il se garait des coups du mieux qu’il pouvait.

Il acceptait d’ailleurs bénévolement cette position sociale, n’imaginant pas qu’il en pût, pour lui, exister d’autre, ses souvenirs d’enfance étant trop lointains et depuis longtemps abolis. Très vite il en était arrivé à généraliser que, sauf de très rares exceptions, tout ce qui porte pantalon est allié, ami et favorable, et tout ce qui porte jupe, ennemi puissant et sournois qu’il faut en tout et partout craindre, éviter et fuir.