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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/158

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Il accompagnait très souvent Lisée dans ses allées et venues aux champs et au bois et commençait, son nez devenant subtil et puissant, à s’intéresser à autre chose qu’aux évolutions des corbeaux et au déterrage des taupes.

Lisée vivement l’encourageait à quêter, guidait ses recherches, le faisait suivre les murs de lisière, l’incitait & longer les haies, à traverser les buissons, à fouiller les murgers chevelus de ronces, à ne pas manquer les brèches de mur, les ouvertures de tranchées, les saignées de partage des coupes, tous endroits préférés par les oreillards pour se gîter ou rentrer en forêt.

L’odeur de lièvre, souventes fois reniflée, l’émouvait de plus en plus et le bouleversait profondément : sa queue, quand il tombait sur un fret de ce genre, battait avec une force terrible, ses mâchoires en claquaient l’une contre l’autre et une fois même, à la grande joie de son maître, il avait laissé échapper un jappement bref et chaud qui disait son fougueux désir de se trouver nez à nez ou même nez à cul avec le citoyen poilu qui émettait des émanations si particulièrement excitantes.

Un écureuil, aperçu un jour à terre et qu’il poursuivit en donnant à pleine gorge jusqu’au premier arbre où il grimpa, puis qu’il regarda