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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/180

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ornées des pontets en cuivre et munies de canons immenses.

Avec un plaisir enfantin, devant son compagnon qui avait appuyé les pattes contre sa poitrine pour lui lécher la barbe, Lisée, deux doigta sur les gâchettes, levant et abaissant les chiens, lit sonner et résonner les batteries du (lingot en interpellant Miraut.

— Hein ! c’est-ti avec çui-là qu’on va les descendre, demain ?

— Bouaoue ! applaudissait Miraut.

— Et celle-là, en va-t-elle occire un ? reprenait-il, en lui montrant une cartouche de quatre, soigneusement sertie.

— Il n’aura pas peur du coup de fusil, ce petit, au moins ! Non, c’est un grand garçon !

Miraut qui, probablement, ne comprenait pas le sens particulier de chacune de ces confidences, en entendait tout au moins la signification générale et manifestait par des abois continuels, des frôlements câlins de tête, des grattements de pattes, d’incessants battements de queue, des velléités d’embrasser et de lécher, son approbation et sa joie.

Lisée depuis longtemps avait convenu avec Philomen qu’ils partiraient le lendemain chacun de son côté afin de tenir à peu près tout le terrain de la commune et qu’ils se retrouveraient