lette au bout de laquelle un petit chien de trois ou quatre mois tirait de toutes ses forces vers les marmites.
— Ici Miraut ! nom de Dieu ! ici, sacrée petite rosse ! T’es pas pus pressé que moi, bégayait Lisée, la langue pâteuse.
— Et le petit cochon ?
— J’ai pas dégoté ce qui me fallait, mais tu vois, j’ai retrouvé un fusil et un chien. Ça pouvait pas durer plus longtemps, cette comédie ! Lisée qui ne chasse plus ! allons donc !
La Guélotte, blanche comme un linge, figée comme une statue, fixait tour à tour son homme et le chien.
— Fais à manger à cette bête, commanda Lisée : tu vois bien qu’elle a faim !
— Et les sous ? décrocha enfin la Guélotte.
— Pisque j’te dis que j’ai racheté un fusil et un chien !
— Oh ! mon Dieu ! mon Dieu ! Doux Jésus, ayez pitié de nous ! râla la femme en se tordant les bras ! Misère de moi d’avoir un pareil ivrogne ! Nous serons un jour à la mendicité, oui, nous crèverons de faim, sur la paille !
— Assez ! assez ! nom de Dieu ! ou je refous le camp ! menaça Lisée.
— Mais, soulaud, qu’est-ce que tu boiras cet hiver, puisque tu as déjà tout bu aujourd’hui les