Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/238

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son midi », c’est-à-dire piquer un petit somme avant de se remettre à la besogne. Il aurait bien aimé garder Miraut auprès de lui et, quand la patronne était nu village, le faisait toujours monter ; mais lorsqu’elle se trouvait là, il ne disait rien, regardait son chien d’un air ennuyé et montait seul se reposer.

Miraut s’ingénia à le rejoindre malgré tout. Deux choses malheureusement le gênaient beaucoup pour réaliser son désir : d’un côté, le grelot qu’il portait toujours et qui, lorsqu’il marchait, signalait sa présence ; de l’autre, les portes à ouvrir. Un jour cependant, son maître étant couché et la patronne venant de partir en commission, il réussit, frappant de la patte les loquets et poussant du museau, à ouvrir chacune des deux portes. Pour celle du bas qui ouvrait de dedans en dehors cela fut assez facile et, le loquet pressé, elle céda sous la poussée de ses pattes ; il fut arrêté plus longtemps à celle du haut de l’escalier qui s’ouvrait de la même façon, mais pour laquelle il se trouvait en dehors. Il avait beau taper sur le levier, sur la ticlette, comme on dit là-bas, et bourrer du poitrail, rien ne s’ouvrait ; enfin il fourra son nez entre le chambranle et le montant, s’effaça de côté et découvrit le procédé qu’il n’eut garde d’oublier.