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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/244

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Comme le temps n’était guère favorable, Miraut n’était pas tenté d’aller pérégriner par les champs et par les bois, mais dès que les jours devinrent plus soleilleux et plus tièdes il regarda plus souvent du côté de la forêt et, chaque fois que Bellone, libérée par son maître, vint le trouver, il n’hésita pas à s’offrir en sa compagnie une petite partie de chasse.

Il parlait rarement seul, mais quelquefois il arriva que les hasards d’une sortie amenèrent la chienne en rase campagne, où elle trouva du fret et lança un lièvre.

Attentif instinctivement à tous les bruits qui l’intéressaient, Miraut ne se trompa jamais dans ces cas-là. Reconnaissant les coups de gueule de sa camarade, où qu’il fût, quoi qu’il fît, il n’hésitait point, lâchait la maison, plaquait Lisée, puisqu’il ne voulait pas venir, et filait à la voix.

Dès qu’il approchait, il écoutait avec attention. S’il s’apercevait que la chasse s’éloignait, il redoublait de vitesse et, de minute en minute, donnait de la gorge lui aussi pour annoncer sa venue ; si, au contraire, elle se rapprochait et venait de son côté, il réfléchissait un instant, filait dans le plus grand silence occuper le passage qu’il jugeait le meilleur et : comme les renards, attendait, légèrement dissimulé, la venue du capucin pour lui bondir dessus et lui