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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/250

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du village que déjà Turc, Miraut, Tom et Berger, pour ne citer que les plus forts, arrivés bons premiers, le Manquaient à droite et à gauche en jetant sur sa chienne des regards non dissimulés de concupiscence et de convoitise.

— Allons, bon ! ragea-t-il, car il ne s’était encore aperçu de rien ; allons ! cette vache-là va encore se faire emplir si je n’y fais pas attention. Mais je vais la barricader sérieusement. Et arrachant une trique à la haie du chemin, il la brandit de façon significative, en prenant un air menaçant, afin d’empêcher les suiveurs de venir trop près. François n’ignorait pas qu’il faut très peu de temps à un vieux praticien pour se mettre en batterie et perpétrer l’acte d’amour. Turc pour cela était connu long et large. S’il est des chiens timides qui meurent puceaux, lui n’était fichtre pas de cette catégorie ; les autres, pour être moins réputés, n’en étaient pas moins des gaillards hardis et entreprenants, sauf toutefois Miraut qui n’avait point trop encore, au su du public, fait ses preuves.

Dès qu’il arriva à la maison, François fit rentrer la chienne la première, menaça d’un geste de son béton les galants désappointés, mais pas découragés, qui le regardaient attentivement et sans avoir le moins du monde, l’air de vouloir s’enfuir.