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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/258

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puis tour à tour levaient la patte pour lâcher un jet saccadé, se bousculant, se grognant des injures, se menaçant de leurs crocs afin de conquérir les bonnes places, lécher les premiers et compisser expressément le bon endroit.

Et la plupart, et tous restèrent là à rôdailler et à renifler sur cette piste humide jusqu’à ce que la nuit revint et que le même siège que la veille recommençât, sans Souris toutefois lequel, dégoûté à juste titre, était redescendu au village son arrosoir au derrière,’à la grande joie des gamins et à la grande colère de sa patronne. Lisée cette fois ne fut pas inquiet sur le sort de Miraut. Il savait que tous les chiens du pays manquaient à l’appel et connaissait la cause de leur absence.

— Il fait comme tous les autres ! songea-t-il. J’avais toujours pensé, depuis l’histoire de Bellone, qu’il serait porté sur la chose.

Cependant deux jours et trois nuits passèrent sans amener d’autre résultat que de faire partir, pour un temps au moins, les affamés et les timides ; mais les forts, les costauds, eux, restaient tous là, de plus en plus excités et furieux peut-être aussi d’être si longtemps tenus en haleine pour rien. Ils devenaient extrêmement audacieux et lorsque François sortait sa cagne,’comme il disait, malgré les menaces du bâton