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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/259

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ils se rapprochaient chaque fois davantage. Ils se rapprochèrent si près même que Turc put hasarder quelque part un galant coup de langue, dont la femelle ne fut guère effarouchée, puisqu’elle détourna la queue de côté afin d’être parée pour toute éventualité.

Turc qui était, si l’on peut dire, un lapin et qui la connaissait, se porta de côté, levant carrément le train de devant et, tandis que François, un instant distrait par une voiture qui passait, ne faisait plus attention, pensant qu’il n’aurait pas le culot…

Il l’avait bel et bien ; mais cela ne faisait point l’affaire des camarades qui, furieux de cette préférence, se précipitèrent avec ensemble sur le galant et se mirent en devoir de lui rendre de concert les piles qu’il leur avait distribuées à tous en détail.

François profita du conflit pour rentrer sa chienne vivement, ensuite de quoi il revint, en amateur, assister à la bataille. Une mêlée terrible agitait ces sept ou huit mâles qui se secouaient à pleines gueules, mordant, grognant, hurlant, griffant et déchirant. Ceux qui avaient le dessous piaillaient, cherchant à pincer la gorge pour étrangler : ceux qui étaient dessus piétinaient de leurs pattes armées et tenaillaient avec une rage frénétique les vaincus. Ce n’était