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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/269

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lide branche d’églantier, garnie de tous ses dards, et, avec cet outil, je me suis mis à taper sur mon chien à grands coups, de tous les côtés, dans tous les sens, en ne laissant aucune place, pas un endroit où la peau ne soit mordue et piquée et déchirée par les aiguillons.

Il n’a pas plus bougé qu’une souche : je te l’ai dit, il ne sentait rien ; le soir je lui ai, de force, fait prendre un peu de lait. Au bout de quatre ou cinq jours d’immobilité et d’abrutissement, il lui est venu sur la peau des sortes de poches, des cloques pleines d’un liquide vaguement coloré et qui perçaient de temps à autre. À partir de ce moment-là, il a désenflé petit à petit et a été sauvé.

Il s’est même très bien guéri et je ne me suis pas aperçu que son nez ait été moins subtil, mais il était devenu craintif et froussard ; à aucun prix il ne voulait suivre les haies, surtout quand elles étaient garnies d’herbes sèches, car c’était en en faisant une qu’il avait été mordu par la vipère.

Tu vois qu’il, leur en reste toujours quelque chose et il est préférable que Miraut n’ait pas eu à passer par de telles étamines.

On continua la promenade et l’on gravit le Geys. Naturellement, on ne put lancer, mais on s’arrêta au haut de la roche qui domine tout le