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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/275

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peau de saucisse ou une couenne de lard. On lui donna, mais comme il insistait toujours et que cela devenait inconvenant, Lisée, déjà un peu excité par les libations, lui dit :

— Tu veux boire un coup, mon petit, tiens ! Et il lui tendit son verre plein de vin que le chien flaira et duquel il se détourna avec dégoût.

Là-dessus, nouvelles histoires de chiens et d’autres hôtes à poil et à plumes ayant mangé ou bu les choses les plus extraordinaires et les plus bizarres qu’on pût rêver.

— C’est égal, jamais mes chiens n’ont bu de vin, affirma Lisée et la bourgeoise voudrait bien que je leur ressemble de ce côté-là.

— Qu’est ce qu’on deviendrait, s’exclama Pépé, si on n’avait pas le jus de la treille pour se consoler de l’existence ? Ah ! le père Noé était un sacré bougre et nous lui devons tous une hère chandelle.

Comme Miraut revenait à la charge, Philomen conseilla :

— Montre-lui voir le miroir, ça l’épatera.

On décrocha du mur une petite glace et on la plaça devant le chien qui ne vit d’abord rien du tout, puis, s’apercevant que cela bougeait et remarquant son double dans le cadre, s’approcha tout près afin de flairer cet être qu’il ne connaissait point.