Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/285

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reconnu le gibier, cela se terminait généralement par d’amicales engueulades.

Miraut chassa aussi les renards, les renards qui, eux, ne quittent que rarement le bois, ne suivent pas de chemin, laissent un fret plus abondant, plus fort et plus facile à suivre.

— Faute de grives on mange des merles, proclamait Lisée, autant ça que rien. Les peaux ne valaient pas grand’chose encore, malgré l’adage courant qui les prétend bonnes dès que les citoyens à longues queues ont marché sur les éteules ; mais il y avait la prime, vingt sous pour un mâle, quarante sous pour une femelle. Naturellement, les renards tués, fussent-ils couillards comme taureaux, étaient tous, pour les besoins de la prime, baptisés renardes avec la complicité de ce brave Jean, le secrétaire de mairie, qui d’ailleurs n’y connaissait rien du tout, n’y voyait jamais que du feu et se laissait complaisamment rouler.

Ces chasses-là ne duraient guère qu’une demi-heure, trois quarts d’heure au plus et se terminaient, quand on ne tirait pas, par la rentrée du goupil dans son trou. Plusieurs d’entre eux furent ainsi repérés et Lisée et Philomen se promirent de préparer leurs pièges pour l’hiver, dès que les peaux seraient bonnes.

Arrivé devant le terrier, Miraut habituelle-