Aller au contenu

Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Lisée aussitôt mit fin aux souffrances du blessé en l’assommant d’un coup de trique.

Il y eut aussi la chasse aux blaireaux qui, eux, ne quittent que rarement les fourrés et, moins rapides que les chiens, font tête résolument quand ils vont être saisis. Plus prudent, Miraut, en cette occurrence, ne se hasardait pas à affronter leur terrible mâchoire ; il « donnait au ferme » alors, aboyant longuement pour inviter Lisée à s’approcher ; mais dès que le pas de l’homme retentissait, le blaireau repartait, quitte à recommencer cinquante pas plus loin et ainsi de distance en distance, jusqu’à ce qu’il eût atteint enfin son terrier d’où l’on ne pouvait plus le dénicher.

Il y eut encore vers la fin de la saison, au printemps suivant, la sinistre histoire avec Je goupil pris au piège que Lisée ramena vivant à la maison et qu’il relâcha ensuite dans des circonstances terribles pour le sauvage[1].

Quand la chasse clôtura, Lisée n’avait occis que quatre lièvres ; c’était vraiment peu pour un tel fusil : jamais lui et Miraut n’avaient fait si mauvaise année ; aussi le gibier, l’été suivant, foisonnait-il et, pour avoir son compte tout de même, aux jours de fête ou pour quelques réu-

  1. Voir De Goupil à Margot (La tragique aventure de Goupil).