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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/289

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braconniers qu’il traquait, de jour comme de nuit, sans pitié ni merci, Il pouvait se vanter d’en avoir réduit la race, car on ne pouvait guère confondre Lisée, bien qu’il tuât de temps à autre un lièvre en temps prohibé, avec les voraces qui écumaient autrefois le pays et mettaient en coupe réglée champs et forêts. Toutefois, Martel n’aimait pas entendre chasser les chiens en dehors des époques fixées et, s’il était enclin à l’indulgence envers ses compatriotes et disposé à pardonner une première faute, il laissait nettement entendre qu’en cas de récidive son devoir de fonctionnaire l’obligeait à sévir vigoureusement.

Comme il connaissait, en bon forestier, la voix de tous les chiens de son triage, il reconnut parfaitement le lancer de Miraut et vint sans délai trouver Lisée.

— Pourriez-vous me dire où est votre chien ? Lisée n’essaya point de chercher de biais, il se gratta la tête, s’excusant :

— Je vous assure, brigadier, que ce n’est pas de ma faute. Il a fichu le camp comme ça, sans que je le voie.

— Je m’en doute bien, parbleu, il ne manquerait plus que ça que vous l’ayez envoyé ; mais il n’en est pas moins en contravention et mon devoir est de vous déclarer procès-verbal.