Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/312

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per un frôle vagissement, le nez rosâtre vaguement frémissait, les oreilles avaient l’air de deux petits clapets qui, selon le balancement de leur propriétaire, se soulevaient à demi et retombaient bien vite. La robe ne présentait aucune nuance : ils étaient ou tout blancs ou tout noirs, sauf l’un d’eux qui offrait quelques îlots circulaires noirs dans un océan de blancheur. Les pattes, comme rejetées latéralement, étaient trop petites et sans force et ils se déplaçaient ainsi que de gros vers trop gras lorsqu’ils voulaient saisir un des six nénés de la maman. Les mieux remplis étaient ceux de derrière ; aussi, d’instinct, quand venait l’heure des tétées, ils s’y bousculaient avec énergie, cherchant goulûment à s’y agripper. La mère, de son nez, rapprochait les mal partagés des mamelles libres et les côtés de leurs tôles se gonflaient alors comme des joues. On entendait de temps à autre ainsi qu’un bruit claquant de baiser et, quand ils étaient tous alignés le long du ventre, on voyait distinctement leurs petites pattes coopérant elles aussi à l’œuvre de vie ; celles de derrière se crispant au sol pour les maintenir en bonne place, tandis que celles de devant, alternativement, piétinaient le sein, le pressant rythmiquement afin sans doute de faciliter la succion, et toutes les petites queues vermiculaires vibraient légèrement.