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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/313

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Pour choisir la chienne que Philomen devait garder, Lisée prévenu vint voir la portée et Miraut l’accompagna dans sa visite. Il y avait quatre chiennes et deux môles, lesquels, sacrifiés d’avance, furent habilement subtilisés, sans que la mère s’en aperçût trop et disparurent. Il lui sembla bien toutefois, en venant retrouver les autres, qu’il y avait quelque chose de changé dans sa portée et elle en fut un peu inquiète. On avait, par la même occasion, transporté ailleurs les quatre rejetons restant afin de l’obliger à choisir elle-même la préférée, ainsi que la vieille Fanfare, mère de Miraut, avait fait jadis pour lui. Elle n’hésita pas ou presque pas et emporia d’abord dans sa gueule la noire et blanche, puis chacune des autres à son tour.

Les deux hommes étaient debout auprès d’elle qui s’était recouchée, entourant et léchant sa géniture, lorsque Miraut, intrigué, entr’ouvrit à son tour la porte d’écurie et s’introduisit sans façons pour voir un peu ce qui se passait.

Il n’eut pas l’honneur de contempler ses enfants. Dès qu’elle l’eut aperçu, grondante, Bellone se redressa, montrant les crocs et lui signifiant nettement qu’il n’avait rien à voir dans l’élevage et l’éducation de sa famille. L’heureux père n’insista pas. C’est qu’une chienne qui a des petits n’est pas un animal commode ni