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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/314

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bienveillant : nuls autres que le maître Philomen et l’ami Lisée n’avaient le droit de toucher aux jeunes toutous, pas même la maîtresse de la maison ni les gosses.

Miraut se le tint pour dit : il fila sans mot dire par où il était venu, la fibre paternelle ne vibrant d’ailleurs pas beaucoup et même pas du tout en lui ; un banal sentiment de curiosité l’avait simplement porté à s’approcher afin d’examiner ce qui pouvait si vivement intéresser son maître et son ami.

On laissa la chienne à sa marmaille et l’on vint, en buvant un verre, attendre qu’elle sortît elle-même et s’éloignât de sa portée pour régulariser définitivement sa situation familiale.

Deux heures après, elle venait à la cuisine manger et boire et Philomen et Lisée étant, après un prudent contour, rentrés à l’écurie, lui enlevaient les trois bêtes qu’elle ne devait point garder, une seule étant suffisante aux besoins du chasseur alors que plusieurs eussent fatigué et épuisé la nourrice.

Dans un tablier, Philomen déposa les trois nouveau-nés vagissants et fila, avec son compagnon, par la porte de dehors qu’il reboucla soigneusement derrière lui. Et tandis que, dans le fond du jardin, Lisée, à coups de pioche, creusait un trou assez profond pour y enfouir les