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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/349

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grave et rigide magistrat faisait parvenir soit directement, soit par le canal de son cher et féal sous-préfet, aux gendarmes, aux maires et aux gardes de la région une petite note signalant le sieur Lisée, de Longeverne, comme braconnier dangereux, à surveiller étroitement, et son chien comme chassant en toutes saisons, nonobstant lois, décrets, arrêtés et règlements en vigueur.

Lisée paya sans mot dire : il savait ce qu’il en peut coûter dans ce charmant pays de France et sous ce joli régime de liberté, d’égalité et de fraternité à dire ce que l’on pense, seraient-ce les plus grandes et les plus éclatantes vérités.

— Quand on est pris, on est pris, philosopha-t-il. Avec ces salauds-là, on n’est jamais les plus forts !

Et, songeant à ses amis plus durement éprouvés encore :

— Bah ! Plaie d’argent n’est pas mortelle ! Mieux vaut encore ça qu’une jambe cassée !