Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/379

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— Allons, espéra M. Pitancet, il s’habituera. Bien nourri, bien caressé, bien dorloté, quel est celui qui n’oublierait pas !

M. Pitancet jugeait un peu trop en homme : il ne connaissait encore guère Miraut.

Depuis qu’il avait franchi le seuil, toute l’attention du chien, tous ses désirs convergeaient sur une seule idée : sortir ; sur ce seul but, retourner à Longeverne.

Pour arriver à se faire ouvrir la porte, il simula, par la plainte accoutumée, un besoin pressant.

— Il est propre, approuva le patron ; conduis-le à l’écurie, il se soulagera tant qu’il voudra. Mais Miraut refusa obstinément de suivre la femme à l’écurie.

— Il est sans doute habitué à aller dehors pour ces affaires-là, pensa M. Pitancet et il se disposa à l’y conduire, mais après avoir prudemment passé une laisse dans le collier de la bête.

Cela ne faisait guère l’affaire de Miraut qui comprit que, pour l’instant du moins, son truc n’était pas bon ; mais pour ne point laisser soupçonner à ses geôliers son mensonge, il se soulagea abondamment ; il pouvait toujours se soulager d’ailleurs, peu ou prou, la vessie des chiens étant inépuisable.