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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/47

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Et Philomen était venu :

— Faut le faire dégueuler ! avait-il ordonné. Je vais chercher de l’huile de ricin. On les sauve souvent avec et j’en ai toujours à la maison.

Lisée avait desserré les mâchoires déjà raides de son vieux chien pendant que son ami, avec des précautions fraternelles, ingurgitait au patient un grand demi-verre du visqueux breuvage.

Sans doute, il était trop tard. Le poison (de la strychnine probablement), avalé dans un morceau de viande, n’avait produit son effet que tard, lorsque la digestion était déjà en train. Il aurait fallu être là alors, se douter et s’y prendre immédiatement. Mais le pouvait-on ? Il était probable que cela avait dû débuter par de fortes coliques et un chien ne se plaint pas de coliques. Toute souffrance qui n’a pas une cause directe et visible le laisse étonné et muet. Il fallait vraiment que les douleurs devinssent atroces pour que la bête hurlât par intervalles. Car les crises, comme tétaniques, de raidissement, étaient, après l’absorption de l’huile, devenues plus rares et l’œil semblait aussi s’être éclairci. Finaud s’était même levé tout seul et il avait tenté de remuer la queue en regardant son maître. Mais il se recoucha aussitôt tandis que