Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/60

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pas encore oubliée qu’une nouvelle histoire recommence et c’est comme dans la chanson du rouge poulet, ça ne finit jamais.

— La chiennerie, quand ça veut, c’est presque aussi cochon que l’humanité, affirma Lisée en manière de conclusion.

Et il sortit du village et prit à travers champs le sentier de la forêt, devancé par Miraut qui écartait toutes les mottes, s’arrêtait à tous les bouts de bois et suivi de Bellone qui, elle, le regardait un peu craintivement, à la dérobée, craignant qu’il ne la renvoyât à la maison.

Comme on était encore dans le temps de la chasse et que les travaux des semailles empêchait Philomen de profiter pour l’heure de son permis, il la laissa les accompagner, se disant qu’après tout, ça habituerait déjà un peu son chien et que ça commencerait son dressage.

Cependant, Miraut continuait à trotter, flairant les taupinières, puis revenait à toute allure se jeter dans les jambes de son maître qu’il mordillait de ses jeunes dents.

Ce fut ensuite à Bellone qu’il s’en prit, lui sautant à la gorge, à la gueule, aux pattes, la faisant trébucher, tandis que la bonne bête, un peu agacée, mais comprenant bien qu’il faut que jeunesse se passe, le laissait faire quand même tout en grognant de temps à autre.