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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/67

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Mique aimait autant Miraut que ses petits ; peut-être même l’aimait-elle mieux, car elle tolérait de celui-ci des jeux qu’elle n’admettait pas chez ses enfants.

Le chien s’amusait quelquefois à lui prendre les puces. C’était, jugeait-il, une grande faveur qu’il lui accordait. Plissant la truffe, claquant les incisives, il lui labourait l’échine ou les flancs d’arrière en avant, pinçant très souvent et assez fortement la peau avec les poils, ce dont Mique en miaulant doucement, l’avertissait en le priant de cesser.

D’autres fois il la tirait violemment par la queue ou bien encore, l’empoignant entre ses dents par la peau du cou, il la secouait brutalement sans qu’elle songeât à se défendre. Elle n’eût certes pas toléré de telles familiarités d’un autre et la dent pointue et la griffe acérée auraient vite remis à sa place le malplaisant qui se serait permis à son égard de semblables fantaisies.

Elle avait pour Miraut l’indulgence grande de la maman pour l’enfant terrible qui a bon cœur et qui sera fort et elle lui savait gré d’être gentil avec ses petits.

— Il veut casser les reins à ma chatte, hurla un juste la Guélotte en voyant Miraut secouer de tout son cette la bonne Mique qui se contentait