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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/68

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voluptueusement de fermer les yeux en tendant les pattes en avant.

Et s’élançant sur le coupable, elle le châtia avec vigueur, puis s’adressant à l’homme qui protestait, invoquant le laisser faire de la chatte :

— Tu ne vas pas dire encore qu’il ne lui faisait rien ! S’il ne me la tue pas, il lui fera quitter la maison, une si bonne ratière ! Elle partira dans les champs comme çui de la Phémie que le renard a croqué, ou bien elle mangera de la vermine dehors et en crèvera « pasqu’il » y aura un salaud de chien à la maison. Ah, mais non ! tu sais, pas de ça. Tu as amené un chien, c’est bon ; il est là, qu’il y reste, mais moi je veux garder ma chatte qui est sûrement plus utile et quant à ta murie tu feras bien de l’enfermer. Il a le temps de courir quand il pourra chasser et je suis fatiguée de l’avoir par les jambes. La remise est là, tu lui mettras de la paille et il aura assez de place pour se balader si ça lui chante.

Pour avoir la paix, Lisée céda et convint que, quand il ne serait pas là pour surveiller Miraut, il l’enfermerait dans la grande remise, près de l’écurie des vaches.

Le lendemain, comme il s’absentait pour aller donner un coup de main à François, le fermier des Planches, Miraut connut pour la