Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/69

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première fois les avantages de la claustration.

Ce fut la Guélotte qui se chargea de conduire à la remise le petit chien ; la manière forte convenait à son tempérament ; aussi, dès que Lisée eut chaussé ses souliers, elle interpella violemment Miraut :

— Allez, charogne ! à la paille. Vite !

Celui-ci, qui espérait accompagner le patron, n’obtempéra point à cette injonction et alla se musser sous le fourneau auprès de ses amis les chats.

— Est-ce que tu vas obéir, sale bête ! continua-t-elle ?

Et son sabot alla chercher, sous son abri, les côtes ou derrière du chien qui faisait la sourde oreille.

— Tu vois, tu vois, reprit-elle, une vraie rosse ; pas moyen de le faire obéir ! Ah ! tu as fait un belle acquisition le jour où tu me l’as amené. Si tu crois qu’il t’écoutera jamais, à la chasse !

— Les bêtes, c’est comme les gens, riposta Lisée ; on en fait ce qu’on veut quand on sait les prendre. Encore, sur ce point-là, valent-elles souvent mieux que les femmes, car de toi, comme que ce soit que je m’y sois pris, je n’ai jamais rien pu tirer de bon. Toujours aussi chameau !…

— C’est ça, recommence ! C’est moi maintenant