Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/84

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les vaches qui le regardaient de leurs grands yeux stupides, mais ne meuglèrent point, et toutes sortes d’autres choses plus ou moins inconnues dont les émanations puissantes l’intriguèrent extrêmement.

Ah ! passer par ce trou !

Il essaya, engageant la tête, le cou et le haut du poitrail, mais il ne put aller plus loin.

Cependant, la tentation était trop forte ; il passerait. Et à grands coups de dents, il se mit à mordre, à ronger, à briser afin d’élargir l’ouverture. Il rongea, rongea et rongea tant que, s’allongeant comme une couleuvre, il put enfin passer. Ah ! quelles odeurs ! et comme il reniflait à narines dilatées ces parfums composites : fumiers divers, senteurs de vaches, fumet de volailles et qu’est-ce qui pouvait bien remuer là-bas, tout au fond, dans cette prison à claire-voie ?

Oh ! oh ! Ceci sentait meilleur encore que tout le reste. Une bande de lapins, ahuris, le regardaient fixement de leurs yeux ronds à reflets rouges.

Prudemment, il avança le nez contre le treillis, étonné et soupçonneux, craignant peut-être une morsure de ces êtres bizarres qu’il ne connaissait point.

Un vieux mâle, furieux sans doute de cet