Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/21

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Demonstre assez le bien en toy compris :
Car en doulceur ta plume tant fluante
A merité d’emporter gloire, & prys,
Voyant ta veine en hault stille affluante.


Puis qu’il t’à pleu de me faire congnoistre,
Et par ta main, le vice a se muer,
Je tascheray faire en moy ce bien croistre,
Qui seul en toy me pourra transmuer :
C’est asçavoir, de tant m’esvertuer,
Que congnoistras, que par esgal office
Je fuiray loing d’ignorance le vice,
Puis que desir de me transmuer as
De noire en blanche, & par si hault service
En mon erreur ce vice mueras.



Par ce dizain clerement je m’accuse
De ne sçauoir tes vertus honnorer,
Fors du vouloir, qui est bien maigre excuse :
Mais qui pourroit par escript decorer
Ce, qui de soy se peult faire adorer ?
Je ne dy pas, si j’avois ton pouvoir,
Qu’a m’acquicter ne feisse mon debvoir,
À tout le moins du bien, que tu m’advoues.
Preste moy donc ton eloquent sçavoir