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NÊNE.

et Gédéon courait les réunions de jeunesse dans les villages des alentours.

Le père Corbier s’endormant dans son fauteuil aussitôt la soupe mangée, Michel restait seul à veiller près de sa servante.

Mais son bouillonnement de force s’était apaisé et les mauvaises chimères ne l’assiégeaient plus. C’était avec calme qu’il regardait Madeleine, assise à coudre sous la lampe, la nuque blonde en plein dans la lumière.

Parfois elle filait, après avoir baissé la lampe, par économie. Ils ne parlaient guère ; seul ronflait le fuseau agile. De temps en temps, Madeleine se levait et s’approchait du berceau sur la pointe des pieds. Et puis, tout de suite, le fuseau recommençait sa danse. Vrtt !… Vrtt !

Michel, attendri, remuait des idées lentes.

— Celle-ci file… Les femmes d’aujourd’hui, servantes ou patronnes, ne trouvent plus de temps pour cette besogne… C’est peut-être une mauvaise excuse. La vaillance est plus rare qu’autrefois… mon père le dit et tous les anciens… C’est pour eux une façon de triompher des jeunes… oui, mais ils ont peut-être raison quand même. Une femme diligente, c’est beaucoup dans une maison ; c’est tout dans la mienne… C’est comme une aivée du printemps sur un pré sec. Si le désordre avait continué, mes enfants, avant longtemps, auraient été à la charité… Je dois penser à eux… Ils sont à l’abri comme des petits poulets dans un chauffe-pieds… Il faut que cela dure… La vie n’est pas toute en jeunesse. J’ai