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NÊNE.

— Qu’est-ce que vous dites Boiseriot ? Répétez pour voir…

Dévalant du haut de sa haine, Boiseriot ne s’arrêta point :

— Oui, dans le bois de Beaufrêne… et dimanche dernier encore, au même endroit, ils étaient quatre avec elle… Hé ! Hé ! qu’est-ce qui te prend, imbécile ?

Gédéon avait jeté sa serpe et sauté sur lui.

— Mauvais bougre, je t’apprendrai à inventer des choses pareilles ! Tiennette… ces deux dimanches, après le chapelet, elle est allée s’asseoir sur la route de la Grand-Combe… et moi à côté d’elle, si tu veux le savoir…

Boiseriot se débattait, mais le jeune gars le bouta dans la haie, le derrière en plein dans les épines. Le maintenant d’une main, de l’autre qui était gantée de cuir très dur, il se mit à lui froisser les côtes, rudement. Et il bramait avec des larmes de colère :

— Tiens ! Tiens ! voilà pour tes menteries… Ah oui ! Tiennette était dans le bois de Beaufrêne… dis-le donc, sale menteur ! Ah oui ! le patron vit mal avec sa servante… qu’est-ce que cela te fait ? Tiens, sale menteur ! Il faut que je fasse le charivari… Bon Diou, je le veux bien : ça sera sur ta peau !

Quand ils se relevèrent, Michel était derrière eux ; il disait :

— Eh bien, c’est fini ?

et puis à Boiseriot :

— Viens-t-en à la maison !