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NÊNE.

— Eh bien, oui, j’irai ! sois contente ! Ils auront beau faire tous, tu l’auras ta poupée.

Elle venait à l’instant de se décider.

À midi, elle prévint Michel.

— Demain, il faudra que j’aille au marché ; il y a une vingtaine de poulets à vendre, un panier de beurre et des œufs.

Il répondit :

— C’est bon ! je dirai au roulier de prendre tout cela.

Le lendemain, donc, après le marché, Madeleine alla à la Caisse d’épargne retirer vingt francs et elle acheta, chez un marchand de la ville, une poupée plus belle encore que celle de la Blancheviraine.

En revenant, elle prit la route de Saint-Ambroise. Comme elle traversait le bourg, elle vit, par une fenêtre ouverte, deux couturières qui riaient en travaillant. Un peu en arrière, une autre, une grande, se tenait debout, ses ciseaux en main ; et, sur sa poitrine, on distinguait une montre toute mignonne et luisante.

Le cœur de Madeleine sauta de colère.

— Déjà ! Elle l’a déjà, sa montre ! Eh bien, quand je la verrai, je lui dirai ce que je pense ! Je lui apprendrai, moi, à voler l’argent de Lalie et de Jo !