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Page:Perochon - Nene.djvu/197

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NÊNE.

Madeleine, les yeux terribles, fonça droit sur le couple. Eux s’écartèrent, la devinant folle, prête à griffer, à ruer, à mordre. Et farouche, tous ses cheveux au vent, elle passa entre eux d’un bond, emportant vers la maison son lamentable fardeau hurlant.

Le médecin n’arriva que le lendemain matin à la pointe du jour. La plainte de la petite montait encore, inexorable. Par moments elle se faisait moins aiguë, elle baissait et l’on aurait bien dit qu’elle allait s’éteindre, mais brusquement elle renaissait, plus vive, plus déchirante.

— Nêne ! Nêne ! J’ai bobo !… Guéris-moi Nêne !… Nêne !

Le médecin examina longuement le petit corps en souffrance. Le feu avait pris dans les jupons, probablement pendant que l’enfant était accroupie à regarder cuire ses châtaignes. Le sarrau de cotonnade, surchauffé à l’avance, avait flambé comme du papier, brûlant tous les cheveux, la joue, le cou, les mains. Le côté gauche surtout était atteint ; quelques secondes de plus et tout le corps n’eût été qu’une plaie.

— Elle n’est pas en danger, dit le médecin ; les brûlures semblent superficielles. Mais il était temps d’arriver !