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NÊNE.

Je vous remercie, dit-elle ; j’en ai besoin en effet.

Elle prit un louis qu’elle tendit à Gédéon.

— Tu vas sans doute à St-Ambroise ?… oui, n’est-ce pas ?… Eh bien, fais-moi l’amitié de passer chez Blancheviraine : tu choisiras ce qu’il y a de plus beau pour l’amusement d’une petite.

Michel fit un geste pour protester, mais elle haussa la voix, marquant sa volonté.

— Ce qu’il y a de plus beau, tu m’entends bien ; et puis tu me l’apporteras.

— Bon ! dit le jeune homme, tu auras cela dans la soirée.

Michel était devenu très rouge ; mais son orgueil n’osait plus chanter haut. Ce fut timidement qu’il proposa :

— Par la même occasion, on ferait peut-être bien de mander le médecin ; je serais content qu’il vînt une autre fois.

— Pour qu’il la fasse souffrir encore !… Cela ne lui fait rien à ce monsieur de voir souffrir les enfants !

— Mais on pourrait aller en chercher un autre… le vieux de St-Ambroise, par exemple ?

— Eh bien, à votre désir, dit Madeleine.

Et elle tourna les talons.

Le nouveau médecin arriva dans l’après-midi ; pas bien vite celui-là et sans grands embarras.

C’était un petit vieux timide et sensible qui n’avait pas une grande réputation. Il ne fallait pas aller le