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NÊNE.

— Eh bien, tenez, je vais vous donner l’argent et vous le lui remettrez.

Elle ouvrit son armoire.

— C’est que je ne suis pas riche, moi aussi, murmura-t-elle.

Elle vida sa bourse dans le tiroir.

Eh bien ! ce n’est pas possible ! Il ne lui reste plus que douze francs, juste ce qu’elle voulait donner à sa mère. Depuis quelque temps elle a puisé, puisé et maintenant, voilà le fond. Comment faire ? Eh ! que Fridoline donne un peu plus, que Tiennette se prive d’un ruban ! Son argent à elle, elle ne peut pas s’en passer. Est-ce qu’elle va refuser quelque chose aux enfants, au moment où l’on va la séparer d’eux !

Elle referme la bourse, elle referme le tiroir, elle referme l’armoire… Et elle dit au vieux étonné :

— Tout bien réfléchi, que maman attende un peu ; j’irai moi-même lui porter son argent, car j’ai à lui parler.

— Tiens, celui-ci, que veut-il encore ?

Madeleine, maintenant que le vieux était parti, voyait arriver son frère.

Il était très rouge et ses yeux brillaient. Il entra lourdement, se laissa choir sur une chaise.

— Salut, Madelon !