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Page:Perochon - Nene.djvu/93

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NÊNE.

je t’ai embrassée la première fois, il y aura deux ans demain, le jour de l’assemblée de chez toi. Et c’est moi qui signe. »

Il prit le crayon et, péniblement, s’arrêtant à chaque lettre, il traça son nom. Puis sa tête retomba sur l’oreiller, plus pâle.

Madeleine écrivait l’adresse :

« À Mademoiselle,

« Mademoiselle Violette Ouvrard, »
« couturière à Chantepie. »

— Mets « personnelle » pour que le facteur ne la donne pas à une autre qu’elle… C’est cela… merci !… Maintenant n’oublie pas de la mettre à la boîte tout de suite… Je suis bien content que tu sois venue aujourd’hui !

L’infirmière avait entrebâillé la porte :

— On parle trop ici ; c’est assez pour aujourd’hui.

— Vous avez raison, dit Madeleine, je m’en vais ; je reviendrai.

Comme elle sortait, il cria encore, dans un soulèvement de tout son être :

— N’oublie pas surtout !… dès que tu seras sortie…

Madeleine, tout de suite, jeta la pauvre lettre à la boîte et elle arriva bien à Chantepie le dimanche matin, comme il le fallait.